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  • virginiland

Que tombent les paillettes !

Juin 2016. Mes parents ont un grave accident de voiture en venant passer le week-end à la maison. Alors que papa est indemne, maman est héliportée, inconsciente, vers le CHU le plus proche. On nous annonce que c'est fini.


Le miracle se produit pourtant quelques heures plus tard. Elle revient parmi nous, intacte. La convalescence et le temps feront le reste.


Printemps 2017, sa vue régresse de façon inquiétante, sans que rien ne vienne l'expliquer. Sa mémoire lui joue des tours, de même que sa motricité et son élocution. Mais nous ne voulons surtout pas y voir autre chose que la suite des séquelles de l'accident. Nous aspirons à retrouver la vie d'avant, insouciante et douce.


Mais la santé de maman se détériore de jour en jour. Nous décidons de la faire hospitaliser courant juillet, confiants, loin de nous douter de ce qui se trame. On nous parle de la possibilité d'une maladie neurodégénérative. Trois semaines plus tard, le verdict : Creutzfeldt Jakob. Une question de semaines, de jours. Accablée de douleur, abrutie par la violence de l'annonce, j'appelle une amie chère, infirmière, qui je l'imagine alors va me dire que "tout ira bien !". Avec douceur et compassion, elle me dit que nous devrons être courageux pour l'accompagner de notre mieux.


Maman ne voit plus, ne parle plus, ne marche plus, ne mange plus. Elle est déjà partie, ailleurs. Là-bas. Elle décède quelques semaines plus tard, le 21 septembre 2017.


Papa a perdu son soleil et ne s'en remet pas. Il déprime, et la maladie ne tarde pas à apparaître. Une leucémie. Il souffre, physiquement, et surtout moralement. Nous devons accepter qu'il n'a plus envie, de se battre, de vivre. Il décide, seul et courageusement, d'abréger ses souffrances et se suicide un peu plus de trois ans après le décès de maman.





Ma fille elle, qui vient de faire son entrée en 6e, ne va pas bien. Une incapacité violente à aller au collège. Elle souffre. Je ne comprends pas. Je suis perdue. Je n'en peux plus. Elle touche le fond après le décès de papa et fait un burn-out. Je découvre alors un nouveau terme, "phobie scolaire", qui agit tel un catalyseur, modifiant mon regard sur la scolarité. Et sur ma fille.


Tout ça pour en arriver à la conclusion que la vie est dure... oui, parfois. Mais elle est aussi :

✨belle,

✨délicate,

✨pétillante,

✨surprenante,

✨précieuse.


Elle est surtout une merveilleuse source d'évolution, d'apprentissages. Et un incroyable défi à relever !


Depuis ces événements, ma vie a pris un autre tournant. Elle s'est métamorphosée, et moi avec. Je me suis dépouillée de ce dont je n'avais plus besoin. J'ai fait du vide, du tri. J'ai retiré mes oeillères et ces couches qui n'étaient plus nécessaires. J'y ai vu plus clair. Et ce que je vois me plaît vraiment ! C'est la vie que j'avais imaginée, petite, lorsque je rêvais de mettre en lumière la vie extraordinaire de personnes ordinaires.


Remercier mes parents ? Bien sûr que je l'ai fait. J'entretiens d'ailleurs désormais un rapport très subtil avec l'invisible... ✨

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