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  • virginiland

Les fées, les elfes et les dragons, c'est pas que dans les contes... Si si, j'vous jure !

Dernière mise à jour : 16 févr. 2023


Si je vous dis fées, korrigans, elfes, lutins, dragons, trolls.... vous me direz peut-être « Brocéliande », « Tolkien » ou « le Seigneur des Anneaux ». Je ne pense pas en revanche que vous serez nombreux (mis à part peut-être Zaz qui, elle, sait probablement très bien de quoi je parle puisqu'elle a une fée dans son jardin) à me répondre « Bien sûr, j'en vois tous les jours et on se marre bien ». Et pourtant....


Je préfère m'arrêter là dans un premier temps, consciente que ces quelques lignes peuvent déjà représenter un choc émotionnel lorsque l'on baigne dans une culture où les fées, les licornes, lutins et autres trolls sont de simples personnages réservés à la littérature scandinave ou fantastique. Alors je vous laisse reprendre vos esprits... avant de poursuivre bien entendu !


Pour tout vous dire, je comprends votre réaction pour la simple et bonne raison qu'il y a encore quelques années, j'aurai eu la même si l'on m'avait dit que les fées et autres personnages a priori fantastiques existent bel et bien. J'aurai certainement réagi comme vous, en me disant « Euh... ?! » voire même « Ouais... ?! ». Sauf que depuis, il s'en est passé des choses, et l'eau a coulé sous les ponts (un adage qui paraît presque cynique en ces temps de sécheresse, mais c'est une autre histoire...).




Disons que depuis quelques années, j'ai élargi mon champ de conscience et j'ai ouvert quelques portes dans mon esprit ; des portes jusque là restées closes que j'ai pu ouvrir au fil de mes rencontres, et du temps. Je me suis donc ouverte à une réalité allant bien au-delà de ce que je

pouvais imaginer. Pour moi, avant cela, la réalité était forcément celle que je voyais, il ne pouvait en être autrement. C'était comme ça. En somme : je vois donc je crois. Et si je ne vois pas, comment pourrais-je croire ? C'était sans compter que la vie est décidément malicieuse et facétieuse, nous réservant toujours des tonnes de surprises, pour peu bien sûr que l'on ait l'envie et le désir de jouer un peu, de s'aventurer au-delà de nos croyances et de nos zones de confort.


C'est lors d'un stage destiné à développer le clair ressenti, autrement dit cette capacité innée chez tous mais endormie chez la plupart d'entre nous, à sentir, capter l'énergie, que j'ai effectué mon premier grand pas dans l'univers de l'invisible et du subtil. L'organisateur partageait avec nous, le plus naturellement du monde, ce qu'il voyait, à savoir par exemple un dragon posé nonchalamment sur l'épaule de l'un des participants. Ou encore ma maman décédée six mois plus tôt, debout juste devant moi, qui avait choisi ce stage pour nous faire vivre, à elle et moi, ce qui allait être notre première communication depuis son décès. Pour être honnête, en me rendant à ce stage, j'avais décidé de faire table rase de toutes mes croyances, histoire de réinitialiser mon tableau de bord en quelque sorte. Et c'est peu de dire que j'avais été bien inspirée ce jour là ! Je prenais donc toutes ces informations avec une neutralité amusée et curieuse car, reconnaissons-le, se dire que l'on est entouré d'êtres invisibles a quelque chose de follement amusant. Et apporte à la vie une touche d'extraordinaire qui me plaît beaucoup.


"une majorité d'islandais pensent qu'il y a autour d'eux des êtres qu'ils ne voient pas"

J'ai ensuite rencontré Stéphanie Vételé (qui témoigne d'ailleurs dans mon premier livre, Et n'oublie pas de danser avec la vie!). Depuis toute petite, elle voit les esprits de la nature, les défunts ainsi que d'autres êtres invisibles. Elle l'assume parfaitement et utilise cette sensibilité et ces perceptions dans sa pratique de thérapeute pour accompagner les (nombreuses) personnes qui viennent la voir.




Et si tout cela n'était en définitive qu'une histoire de culture(s) ? Saviez-vous par exemple qu'en Islande, les peuples invisibles sont parfaitement intégrés à la culture nationale ? Jean-Michel Roux, réalisateur du documentaire Enquête sur le monde invisible, raconte que lors de sa 1ère visite dans ce pays, en 1990, il découvre qu' « une majorité d'islandais pensent qu'il y a autour d'eux des êtres qu'ils ne voient pas ». Tout petits, de nombreux enfants voient des êtres invisibles (comme chez nous d'ailleurs, les fameux amis invisibles, ça vous parle?), discutent avec eux, et cela est absolument normal aux yeux de la plupart des parents. Comprenez : les parents ne s'inquiètent pas outre mesure pour la santé mentale de leurs enfants. Résultat, puisque cela est globalement « normal » et totalement intégré culturellement, contrairement à d'autres cultures (comme la nôtre par exemple), il n'est pas rare que ces perceptions continuent à se développer une fois adulte (chez nous en revanche, puisque ce comportement est jugé « bizarre », le réflexe naturel est de couper inconsciemment le canal de perception de façon à rentrer dans le moule).


Cette prise en compte de l'invisible est même d'ailleurs tellement ancrée qu'il existe des cartographies du monde invisible dans certaines villes. C'est le cas à Hafnarfjördur, où une carte a été élaborée par la ville avec une médium de manière à localiser les maisons des peuples de la nature. Il arrive même que des travaux de voirie ou de construction soient interrompus pour calmer la colère des elfes, êtres pourtant pacifiques par nature. En 2016 au nord de l'île, un rocher sacré, le « rocher de la dame elfe », a ainsi dû être déterré alors qu'il avait été malencontreusement recouvert de terre quelques mois auparavant lors de la construction d'une route. Une série d'incidents et d'accidents plus tard, la société en charge des travaux prenait la décision de déterrer le célèbre rocher. Il n'en fallut pas plus pour que le lieu retrouve sa sérénité habituelle. Et les elfes leur maison.

Voilà ce que je crois. Et je crois aussi que les personnes schyzophrènes voient et entendent vraiment ce qu'elles disent voir et entendre. Leur souffrance, bien réelle, viendrait du décalage entre ces deux réalités : d'une part les réactions de l'entourage et les attendus de la société, et d'autre part leurs perceptions. Lorsque l'on est en capacité de « voir » ainsi, la difficulté consiste en effet à garder les deux pieds fermement ancrés sur terre, pour éviter de « partir » trop loin, et de devenir totalement « perché » aux yeux des autres, allant parfois jusqu'à générer une incapacité à vivre dans cette société. Le risque est bien réel de perdre pied avec la réalité dans laquelle nous vivons et se déconnecter totalement, de soi et du monde. D'où l'importance de cultiver notre ancrage en choisissant la technique qui nous convient : pratiquer n'importe quelle discipline sollicitant notre attention au moment présent (cuisine, sport, jardinage, méditation, danse, dessin, couture...), ou marcher en pleine nature par exemple. Et qui sait, vous rencontrerez peut-être une fée, un elfe ou un dragon...


Pour aller plus loin


Enquête sur le monde invisible. Jean-Michel Roux.


Loan Miège. À la rencontre des esprits de la nature. Éditions Exergue. 2014.




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