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virginiland

Il s'appelle Henri...

Henri Pignand plus exactement. J'ai fait sa connaissance récemment, pour mon plus grand plaisir, et je tenais à vous en faire profiter. C'était un midi, j'étais en compagnie de mon fils, quand celui-ci me fait remarquer que j'ai un « truc » dans les cheveux. Je venais de souffler sur un objet poussiéreux entreposé dans le cellier, et lesdites poussières n'avaient rien trouvé de plus amusant que de venir s'agglutiner dans mes cheveux donc.


C'est à ce moment qu'il – mon fils – m'a assénée cette phrase fantastique « C'est henri pignand ! ». Après m'être rapidement interrogée sur l'identité de ce Henri dont le nom ne m'évoquait absolument rien, j'ai donc eu le privilège de rencontrer cet étrange monsieur. Il – mon fils – ne trouvait plus le mot adéquat pour exprimer son dégoût face à ce "truc" dans mes cheveux, et a réalisé un joyeux mélange, un mix rafraîchissant de « répugnant » et « horripilant ». Moi, en tout cas, j'ai trouvé ça désopilant !


Quel bonheur ces mots d'enfants inventés spontanément ! Et quel délice de se créer ses propres mots, de s'inventer son propre langage. Ce que font facilement les enfants entre eux lorsqu'ils souhaitent garder secrets leurs confidences. Ou ce que peuvent faire des amoureux désireux de se construire un univers rien qu'à eux.



Nous voyons aussi régulièrement apparaître de nouveaux mots chez Robert et chez Larousse, à l'image cette année de wokisme, glottophobie ou encore chiller et gênance. C'est léger, c'est frais et donc validé officiellement !


On sous-estime souvent en revanche la profondeur des mots. La langue des oiseaux, vous connaissez ? Je suis une grande fan ! Cette façon de voir les mots sous un angle nouveau et d'y trouver un sens caché est une invitation à considérer notre belle langue comme un puits sans fonds de créativité. Envisager les mots comme des messagers, aller chercher leur âme. Y puiser des clés pour comprendre, conscientiser, s'ouvrir, avancer... colore et éclaire le verbe (façon de parler bien sûr, marche aussi pour l'adverbe, l'adjectif... !). Voyez par vous-même :

- la magie - l'âme agit,

- la maladie – le mal a dit,

- la mort – l'âme hors,

Lorsque l'on commence à regarder les mots de cette façon, en les découpant, en les mélangeant, en jouant avec, en sortant du conditionnement linguistique, nous avons alors cette agréable sensation de tenir entre les mains une clé de compréhension de l'Univers. On se rend compte ainsi du pouvoir des mots sur nos pensées, nos croyances, nos comportements et nos actes (une tumeur – 'tu meurs' ; se dépenser – 'dé penser', 'ne plus penser' ; j'ai tout fait – 'j'étouffais'...).


Les mots sont créateurs, alors soyons conscients du pouvoir qu'ils nous offrent ! Amusons-nous avec, mais utilisons-les à bon escient car, à trop s'amuser, l'âme finit par s'user...


Quoi qu'il en soit, moi c'est tout vu, je vote pour qu' « henri pignand » fasse son entrée dans le dictionnaire 2023.


Et vous, quel(s) mot(s) aimeriez-vous proposer pour fleurir notre jolie langue en ce début de printemps ?

Pour en savoir plus sur la langue des oiseaux, je vous invite à découvrir cette démonstration étonnante et fascinante de Patrick Burensteinas, scientifique, auteur, conférencier et spécialiste de la langue des oiseaux.


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