« Je te faisais la conversation quand on s'appelait parce que je me disais que tu allais penser que je ne voulais pas te parler si on ne restait que quelques minutes au téléphone !».
« Ah bon ? Bah moi je ne t'appelle plus trop si t'as remarqué, sauf si j'ai quelque chose à te dire, parce que je trouvais que c'était trop long nos conversations téléphoniques, et ça me fatiguait ! Mais je pensais que toi tu aimais... »
Ces deux-là, vous allez certainement penser, ces deux-là ont eu raison de se parler avec sincérité et authenticité, parce qu'ils étaient apparemment empétrés l'un et l'autre dans des suppositions réciproques qui ont le mérite de casser un peu le naturel d'une relation.
Sans parler que ces suppositions, elles sont sacrément pesantes et épuisantes à terme ! Que d'énergie dépensée... pour peu de chose au final !
Quand nous supposons quelque chose, nous nous créons forcément un scénario.
On se fait une idée, d'une situation ou d'une personne. Et puis forcément, on adapte notre comportement pour s'ajuster à ce que l'on suppose (et qui, bien souvent, est erroné). Fatalement, tout cela a tendance à devenir naturellement un peu lourd pour notre cerveau qui devient fort encombré d'hypothèses, d'extrapolations alambiquées, de fausses vérités, de croyances, de pseudo certitudes...

Bref, notre énergie est utilisée à des fins bien peu nourrissantes ou enrichissantes. Mais on n'ose pas dire pour ne pas blesser, heurter ou créer de situations potentiellement désagréables, voire conflictuelles.
Alors on se tait et on continue ainsi, comme si de rien n'était. Sauf que la situation ne nous convient pas. Alors on ne se sent pas réellement bien, mais on se dit que c'est comme ça.
Et bien NON ! Ça ne doit pas être comme ça, et re-NON, ce n'est pas parce que l'on pense que l'autre pense ça que c'est ainsi. Là, il s'agit simplement d'une réalité que l'on se construit sur des fondations totalement illusoires. Et donc une réalité inévitablement vouée, au mieux, au néant ; au pire, à une fatigue ou une souffrance inutile. La preuve ! (cf dialogue ci-dessus).
Ces deux-là, vous voulez que je vous dise ? Et bien ces deux-là, je les connais plutôt bien, parce que ces deux-là, figurez-vous que c'est mon amoureux et moi... Et ce dialogue, nous l'avons eu pas plus tard que très récemment. Et il nous a fait du bien, mais du bien !!!! Un dialogue libérateur et constructif. Nous n'habitons pas (encore) ensemble (pour le moment), et au bout de trois années d'ajustements destinés à trouver l'équilibre dans le but d'avancer sur le fil d'une vie de couple aussi épanouissante que possible, nous avons parfois de Grandes discussions. Celle-ci en était une.
Mon conseil ? (que je vais commencer par appliquer dès à présent à moi-même) : arrêtons de supposer et de penser à la place des autres ! Soyons clairs et osons demander aux personnes concernées ce qu'elles pensent réellement. Et la vie semblera d'un coup tellement plus simple, plus dégagée, plus légère...
Ne pas faire de suppositions, c'est l'un des quatre « accords toltèques ». Vous savez, les fameux accords de Don Miguel Ruiz destinés à nous simplifier la vie, nous libérer l'esprit et nous éclairer le quotidien. Un autre de ces accords invite à ne jamais faire d'un événement une affaire personnelle. Celui-là aussi, il résonne en moi. Une autre fois peut-être, je vous en parlerai.
Quant à nous deux :
« Bon, bah alors, on n'a qu'à s'appeler pour rien s'dire maintenant ? »
« OK, ça me va ! Je t'aime.»
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