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virginiland

Ô Capitaine...

Au cours de sa détention à Robben Island, de 1964 à 1990, Nelson Mandela a trouvé, auprès du poète William Ernest Henley et son poème Invictus, du réconfort lors de ces moments sombres de son existence lumineuse. Il y a puisé la force de tenir debout quand tout autour de lui l'intimait à rester genoux à terre.


Poème qui donnera d'ailleurs son nom au film de Clint Eastwood (Invictus donc, sorti en 2009) retraçant la façon dont Nelson Mandela a mis à profit la coupe du monde de rugby de 1995 en Afrique du Sud pour (ré)unir son pays et créer cette nation arc-en-ciel à laquelle il tenait tant.


De ce poème évoquant le courage et la résilience, que le poète a écrit après avoir subi l'amputation d'un pied, les deux derniers vers sont, à mes yeux, très puissants et particulièrement inspirants.


« Je suis le maître de mon destin

Je suis le capitaine de mon âme. »

Nous avons, en permanence et à chaque instant, la possibilité de faire des choix.




Choisir entre colère et pardon ; entre audace et sécurité, entre désir d'avancer ou envie d'abandonner.

Décider de sortir ou de rester dans notre zone de confort ; avoir la curiosité de s'ouvrir à la vie ou rester prudemment sur les rails d'un chemin déjà en partie tracé.

Le choix d'aller là où notre âme nous invite à nous rendre, ou préférer ne pas oser, par peur de... L'inconnu ? Trop de lumière ? La vie pour laquelle nous sommes ici ?

Nous choisissons, sans cesse. Et ce que nous sommes aujourd'hui est le résultat de nos choix d'hier, quand nos choix présents écriront l'histoire à venir. Entre temps, à chaque instant, notre âme nous guide, elle nous parle. Sachons l'entendre et l'écouter pour avancer vers notre destinée, celle qu'elle nous indique sans relâche et que, parfois, nous n'osons regarder en face. Osons prendre le risque d'être nous-même. Vraiment, pleinement, authentiquement.


Les épreuves et les obstacles font partie du chemin. Inévitables, plus ou moins nombreux, plus ou moins durs à franchir ou lourds à porter, ils sont là. À nous de décider ce que nous faisons quand ils se présentent. À nous de choisir comment faire face lorsque la vie nous teste.


Garder la tête haute et, le regard droit devant, avancer fièrement, sans peurs et le cœur ouvert, vers la destination que nous montre notre âme, fière et invincible.


Invictus. Texte original. 1931.


Out of the night that covers me,

Black as the pit from pole to pole,

I thank whatever gods may be

For my unconquerable soul.


In the fell clutch of circumstance

I have not winced nor cried aloud.

Under the bludgeonings of chance

My head is bloody, but unbowed.


Beyond this place of wrath and tears

Looms but the Horror of the shade,

And yet the menace of the years

Finds and shall find me unafraid.


It matters not how strait the gate,

How charged with punishments the scroll,

I am the master of my fate :

I am the captain of my soul.


Traduction (d'après la version française du film Invictus)

Dans les ténèbres qui m’enserrent,

Noires comme un puits où l’on se noie,

Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,

Pour mon âme invincible et fière,


Dans de cruelles circonstances,

Je n’ai ni gémi ni pleuré,

Meurtri par cette existence,

Je suis debout bien que blessé,


En ce lieu de colère et de pleurs,

Se profile l’ombre de la mort,

Et je ne sais ce que me réserve le sort,

Mais je suis et je resterai sans peur,


Aussi étroit soit le chemin,

Nombreux les châtiments infâmes,

Je suis le maître de mon destin,

Je suis le capitaine de mon âme

William Ernest Henley.

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